Ralentir : retrouver de la clarté quand l’année s’accélère

La fin d’année serre le temps comme une main trop pleine.
Les rendez-vous se bousculent, les pensées se chevauchent, les obligations se pressent les unes contre les autres.
Dans ce tourbillon, l’esprit se trouble.
Il devient comme une eau remuée : rien ne se voit vraiment, tout flotte en suspens.

Le Métal, dans la pensée chinoise, appartient à l’automne.
C’est un élément qui tranche sans violence, qui sépare le nécessaire du superflu.
Il n’a pas besoin de dureté : sa clarté suffit.
Lorsque les jours raccourcissent et que l’agenda s’épaissit, c’est souvent ce geste intérieur qui manque :
laisser tomber ce qui pèse, garder ce qui respire encore.

Puis arrive l’Eau, l’hiver.
Elle n’éclaire pas : elle apaise.
Elle glisse, elle s’abaisse, elle recueille tout ce que le Métal a laissé derrière lui.
L’Eau n’exige ni performance, ni réponse immédiate.
Elle invite au silence, à ce mouvement si rare où l’on laisse simplement redescendre la surface.

Entre le Métal qui clarifie et l’Eau qui apaise, il existe un seuil, presque imperceptible.
Un moment où l’on passe de la tension à la transparence.
C’est souvent là, dans cet espace mince, que renaît la clarté intérieure :
une sensation de lumière qui ne vient pas de dehors, mais d’un souffle revenu à lui-même.

Ralentir n’est pas s’échapper du monde.
C’est lui répondre avec un cœur qui voit plus juste.
Et parfois, un toucher, une chaleur posée sur le pied, un instant de respiration profonde suffisent à faire redevenir l’eau limpide.

Le monde continue sa course.
Nous pouvons, nous, choisir la douceur du pas.
C’est dans cette douceur que la clarté revient.

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